Séjour au Centre de détention

Des présumés innocents soupçonnés d'être atteints de maladie psychiatrique que l'on préfère au nom de l'intérêt public laisser pourrir en détention dans une prison déguisée en vocable d'hôpital, le tout sans procès ni vérification au nom du bien public et du laxisme encouragé sous prétexte d'engorgement du système...

 

Centre de détention St-Jérôme: Semaine du 20 au 26 septembre 2006

Nom du détenu Description Reliés Argumentation
Marcel D Détenu qui déambule en chaise roulante, l’individu dit être affecté par l’hépatite B, souffrant d’une pancréatite et d’une cirrhose du foi aigu. Il aurait écopé d’une sentence de 30 heures de travaux communautaires pour s’être aventuré dans une affaire de supposition de personne. L’individu se serait fait passer pour son frère afin d’éviter de se mériter une amende exhorbitante suite à une infraction au code de la route. Le juge de première instance se serait basé sur son lourd passé judiciaire pour imposer sa sentence. Sur ses 30 heures, il en aurait travaillé 20 soit les deux tiers de la peine imposé. Il aurait refusé de faire les 10 autres sous prétextes d’être trop affecté par sa maladie. L’agent de probation lui aurait fait une charge bris de condition. Le juge Carol Richer se serait référé sur une probation malgré tout expirée depuis avril 2006 pour lui infliger une peine de 15 jours de prison pour ne pas avoir effectué ses heures manquantes. Pourquoi le juge n’aurait tenu aucun compte du handicap à exécuter des travaux communautaires du fait d’être malade? Pourquoi le juge Richer n’a pas considéré l’expiration du délais de probation d’une peine expiée pour en venir malgré tout à invoquer le passé judiciaire comme justification d’imposer une sentence plus sévère? Si l’accusé avait choisi une peine de prison à la place des travaux communautaire n’aurait’il pas bénéficié de toute manière d’une remise de peine? Suite à la sortie extérieure de Desjardins en chaise roulante dans la cour du centre de détention et après m’avoir confié sa situation, on lui a retiré sa chaise roulante et miracle disait-il car ce dernier pouvait désormais marcher sans problèmes.
Martin X Électricien dans la mi-trentaine, il canalise son énergie en exécutant quotidiennement fréquemment des pompes pour se tenir en forme physiquement. Incarcéré depuis juillet 2006 en attente d’un rapport présentenciel de la part des psychiatres comme motif de détention. Il s’est introduit dans la maison de celle qu’il considèrait avoir encore des liens affectifs récents pour la surprendre avec un autre homme dans sa douche après que celle-ci l’ait nargué de se commettre en ce sens. Une altercation s’ensuivit et il s’est trouvé dans une situation de devoir contenir son ex-concubine en furie et se voir par la suite accusé de voies de fait et conséquement d’introduction par effraction même si au départ il n’avait aucune intention criminelle lorsqu’il s’est facilement introduit dans le logement par la porte patio non verrouillée. L’ex-conjointe serait consommatrice de cocaine et aurait des liens de protection avec son revendeur. Trois mois de détention qui en valent le double dans la pratique soit six mois de prison alors qu’un plaidoyer de culpabilité avec explication des circonstances aurait probablement abouti à une libération inconditionnelle. Actuellement le détenu qui reconnaît la part de ses torts, doit prendre son mal en patience et se voir retranché de ses responsabilités avec des répercussions de plus en plus graves versus les torts présumément occasionnés à la « victime ». Il semble que l’avocat du détenu fait preuve d’un laxisme évident face à cette conjoncture. Le détenu malgré tout, aurait même défrayé les coût de son propre expert en psychiatrie pour émettre un rapport sur son état d’esprit au moment des actes reprochés. Il me semble clair que l’individu a toute sa tête et qu’il n’entretient aucune animosité envers qui que ce soit malgré la situation, bien conscient que se rebeller ne ferait qu’aggraver la situation. Investir dans le béton ou résoudre des conflits par d’autres moyens?
Michel X Agé de 59 ans, et incarcéré depuis 28 mois en attente d’un procès pour meurtre. Il s’agirait d’un homicide issu d’un conflit non résolu qui s’est étiré pendant des années avec une personne de son entourage et qui un jour s’est terminé par une rixe au couteau. Beaucoup de regrets de la part du survivant qui admet ses torts sans pourtant n’avoir rien à dissimuler. Pourquoi 28 mois d’attente pour un procès qui concerne une histoire pourtant fort simple? Pourquoi le détenu qui n’a rien d’un criminel d’habitude est hébergé à l’infirmerie? Est-ce que ce temps passé en prison qui serait calculé en double en d’autres circonstances compte comme une peine?
Allan X Un jeune idéaliste de 19 ans d’origine chilienne s’est servi d’une épée pour causer des voies de faits heureusement relativement bénins à un revendeur de drogue. On le libère ensuite avec des conditions usuelles en attendant son procès dont entre autres celles de ne pas posséder d’armes blanches etc. Un peu plus tard, à son insu, sa grand-mère afin de se conformer à l’ordonnance, rapporte au poste de police une épée trouvée chez elle et datant de faits antérieurs à la remise en liberté. Selon Allan, il n’était pas physiquement en possession puisque ne résidant pas à cet endroit et l’épée appartenait à une tierce personne bien qu’ayant été antérieures aux événements sous son contrôle. A la suite de quoi, il se voit arrêté pour bris de conditions et détenu. Son avocat a consenti à une formule 48 et l’a envoyé attendre en prison une expertise psychiatrique laquelle démontrerait qu’il était pourtant parfaitement responsable de ses actes. Il s’avère que les délais de prises d’expertises s’échelonnent retardées à coup de cinq semaines sous prétextes d’encombrement et la pratique de demander des expertises psychiatriques inutiles encourage cette situation. Pourquoi le détenu considéré comme idoine lors de sa signature d’engagement ne le serait plus simplement parce qu’une tierce personne s’est conformée à une ordonnance? Pourquoi la police et la couronne lui ont collé un bris de condition? Et si l’on croit qu’il soit devenu soudainement irresponsable, pourquoi le prévenu n’est pas interné à l’hôpital? Est-ce que ce temps passé en prison sous le vocable d’ « Hôpital » qui serait calculé en double en d’autres circonstances compterait comme une peine?
Pierre R Accusé par sa propre fille de s’être introduit par effraction chez elle. Le détenu allègue qu’il ne cherchait aux petites heures du matin qu’à rencontrer sa petite fille. Aucune manifestation d’intentions criminelles ici sauf le fait que la police a fortement incité la fille à porter plainte pour mettre en branle la solution. L’individu très articulé au niveau de l’intelligence semble pourtant ne vivre que d’expédients pour des raisons qui restent à déterminer. Combien de mois l’individu devra t’il passer en prison soit disant en attente d’un psychiatre, simplement pour avoir voulu visiter sa fille? Que fait Me Etienne Poitras son avocat?
Benoit X Au prise avec un problème de consomation d’alcool et un handicap de jambe coupée, il se chicane avec sa conjointe et qui débouche avec des accusations de voies de faits. Il est libéré avec conditions de ne pas consommer de boissons en des lieux publics. Un jour en état d’ébriété, il s’amuse à faire des téléphones au poste de police local à partir de chez lui puis se voit muté en prison pour bris de condition. Combien de mois de prison devra purger Benoit en attente d’expertise ou de procès?
Franck X A peine sorti de l’adolescence, semble avoir un lourd passé de délinquence, de consommation de crack et autres. Affiche une grande sensibilité et certaines caractéristiques au niveau de la personnalité qui dénotent une forte anxiété. Possède un talent certain pour traduire ses émotions en rédigeant des textes Rap qui nous vont droit au cœur. En attente en prison suite à l’acceptation d’une formule 48 pour justifier son internement qui date de trente jours suite à des vétilles à caractère sexuel. Combien de mois de prison devra encore purger Franck en attente d’expertise ou de procès?
Gilles G Dans la soixantaine, employé depuis 35 ans comme technicien juridique au palais de justice de Montréal et laissé à lui-même à la rue. Semble souffrir de schizophrénie. Arrivé depuis cinq (5) jours parce qu’il aurait lorgné trop longtemps une fille dans un restaurant. Selon sa version, en aucun temps il ne l’ aurait touché ou lui aurait adressé la parole. Il soliloque longuement en pleine nuit en fumant et maudissant le système qui lui brime sa liberté. Sa principale maladie consiste à ne plus avoir confiance aux avocats et préférer croire se défendre lui-même pour se sortir de cette situation chronique. Totalement inoffensif, combien de mois de prison devra t »il purger en attente d’expertise ou de procès? Pour quelle offense et en vertu de quel intérêt public cet individu est-il détenu?
Mickey X A peine sorti de l’adolescence, celui qui réagissait mal à se faire appeler Monkey dans les cours d’école, un jour, pour soulager sa frustration, a donné un coup de poing dans un mur du centre d’acceuil qu’il l’héberge. Trimballé depuis près d’une semaine au poste de police et en détention avant d’aboutir à l’ « hôpital » de la prison. En attente d’une formule 48, combien de mois de prison devra purger Mickey en attente d’expertise ou de procès?
Bruno X Environ 35 ans souffrant de déficience évidente au niveau de sa capacité à interragir de façon autonome, il vient aboutir en prison pour avoir lancé un kiwi à celle qui était chargée de le superviser. Curieusement il arrive avec tout son équipement de walkman et écouteurs. En attente d’une formule 48, combien de mois de prison devra purger Bruno en attente d’expertise ou de procès?

Sauf mention contraire, les noms et les données utilisés dans les exemples ne sont pas fictifs.